Qu’est-ce qui lie les hommes et les animaux, juste une question d’hormones ?

Ce qui lie les animaux et les hommes : une question d’hormones ?

Lorsque j’avais 10 ans je partais avec Miquette la jument de mon voisin pour de longues balades dans la campagne vaudoise Suisse, je ne me posais pas la question de savoir pourquoi je me sentais si bien, si proche de moi-même, si libre et pleine de vitalité. Je le vivais totalement, et mes différents corps, mental, émotionnel, spirituel et physique en profitaient pleinement et s’en souviennent encore.

Depuis 2007 je travaille en relation avec les chevaux pour développer la conscience et le bien-être des personnes (particuliers et managers) sous forme de stages ou de séances individuelles, et je ne cesse de constater le pouvoir de guérison du lien qui existe entre nos deux espèces.

Après avoir été formée en 2007 aux USA auprès de Linda Kohanov auteure du célèbre livre : le « Tao Du Cheval », « Riding Between the World », « The Way of The Horse » et finalement « comme les Chevaux , Ensemble et Puissants » paru en 2015 au Courrier du livre, je peux enfin donner des explications sur les bienfaits du contact et le bienfondé des méthodes d’accompagnement à médiation animal et plus spécifiquement des chevaux puisque c’est avec eux que je travaille.

Ce qui est certain c’est que nous savons tous intuitivement que si nous caressons un chat, un chien, un lapin, un âne, ou un cheval nous ressentons quelque chose mais nous ne savons pas l’identifier.
Mis à part la douceur de leur poil , leur ronron ou leur marque d’affection, qu’est ce qui fait que notre moral va mieux, que nos douleurs parfois diminuent ou disparaissent , que nous avons moins peur?
Le dernier livre de Linda Kohanov « Comme les Chevaux , ensemble et puissants », explique pourquoi ce qui ne relevait auparavant que de l’invisible et de l’intuition, peut, aujourd’hui être prouvé scientifiquement.
Cet article est donc inspiré directement d’une partie du contenu de son dernier livre en ce qui concerne le lien homme /animal :
Il y a un facteur qui agit en profondeur chez nous les humains et, qui, ce qui est encore plus surprenant, a un effet sur le comportement des animaux.
Ce facteur c’est l’ocytocine. D’après des études faites par l’institut de Cytologie et Génétique à Novosibirsk sur l’effet du lien entre les humains et les animaux, en l’occurrence des renards apprivoisés, il a été prouvé que l’hormone du plaisir qui se libère lors de l’allaitement, l’ocytocine, se déploie aussi d’une manière significative chez les humains lorsqu’ils caressent un animal. Cette hormone crée de ce fait un changement de conscience alliant le courage, à une meilleure capacité à se concentrer, à un sentiment de calme et de confiance ainsi qu’à un intense sentiment de bien-être.

En effet l’ocytocine inspire et encourage la connexion entre les espèces. Elle réduit en outre la pression sanguine due à la réaction de fuite ou d’attaque, et active la disposition physique, mentale et émotionnelle dont a besoin la mère lorsqu’elle allaite. Cette hormone renforce aussi la reconnaissance sociale et le comportement amical à travers une libération de la dopamine, hormone qui donne un sentiment de joie identique à l’effet de la cocaïne. L’ocytocine est une recommandation pour créer un sentiment important de relation mutuelle.

Il est aussi démontré que lorsque les hommes et les femmes interagissent avec leurs chiens ou leurs chats, en leur parlant et en les caressant le niveau en ocytocine dans leur sang double presque ! Et celui de leur chien et chat  aussi ! Avec le temps cette montée en hormone produit une baisse de la pression du sang et du cortisol, l’hormone du stress, ainsi qu’une augmentation en beta endorphine et en dopamine.*(1)
En somme, lorsque l’ocytocine est en marche, c’est magique : celui qui prend soin bénéficie autant, si ce n’est plus des bienfaits de la dopamine que celui qui reçoit.
Cette nouvelle connaissance donne une interprétation à ce que je qualifiais de « magique », spécialement lorsqu’une personne qui lors d’un de mes stages arrivait avec la peur des chevaux et repartait avec un sentiment de bien-être et une envie de rester tout près d’eux, parfois même de monter sur leur dos!!

Les deux sexes produisent cette hormone, mais les femmes sont privilégiées, car les œstrogènes accroissent la puissance de l’ocytocine, alors que la testostérone, que les hommes produisent à un niveau élevé lors d’un stress, semblent réduire les effets de l’ocytocine.

Dans le domaine des connexions chimiques, les femmes ont un grand avantage !!

Mais rassurez-vous si les hommes s’occupent et prennent soin des animaux ils en bénéficient aussi !

Bien que la majorité de mes clients soit des femmes, les hommes qui prennent part à ces stages sont tous, à un moment ou un autre touchés parfois même bouleversés par ce qui se passe à l’intérieur d’eux-mêmes. Je me souviens d’une personne en particulier qui, a fondu en larmes lorsqu’il a pris conscience des mauvais traitements qu’il avait fait subir à des chevaux et qu’il a pu leur demander pardon en s’adressant au cheval présent, un grand moment de réconciliation et de soulagement.

D’après d’autres expériences*(2) des rats auxquels on avait injecté une dose de cette hormone et mis en contact avec des congénères qui n’en n’ont pas bénéficiés, ces derniers semblaient aussi recevoir les bienfaits de cette hormone. On peut dire qu’il y a un effet de contagion bienfaisante.

Les stages se déroulant la plus part du temps en groupe, les personnes qui observent bénéficient de ce qui se passe entre le cheval et le participant, l’émotion est ressentie par tout le monde, cheval compris.
Lorsque nous prenons soins des animaux avec cette nouvelle conscience du partage des bienfaits, nous en bénéficions encore plus et nos compagnons à quatre pattes ainsi que ceux sur deux pieds en profitent également.
Les différentes études effectuées sur les animaux renforcent l’idée qu’en travaillant avec les chevaux le niveau de l’ocytocine augmente dans tout notre organisme, nos pensées deviennent plus claires, les tensions physiques diminuent et même parfois disparaissent, les émotions s’écoulent librement, et notre lien aux autres augmente.

Il est aussi une autre hormone qui diffère seulement par deux acides aminés : la vasopressine (hormone qui nous prépare à être prêts à l’attaque). Cette dernière encourage aussi la mise en relation entre pair, spécialement lors de l’acte sexuel, par contre dans un contexte social plus large, elle provoque une approche que l’on qualifierai de plus «guerrière» : En effet, elle diffuse le sentiment de courage en rendant les individus sans peur, prêt à l’attaque, à marquer leur territoire, et à se défendre contre l’adversaire alors que l’ocytocine diminue quant à elle le sentiment de danger, entretient le courage et donne l’impression qu’il n’y a pas de quoi s’effrayer.
Malgré leurs propriétés proches et cependant antinomiques, ces deux hormones sont complémentaires : «Car pour être fort et puissant nous devons aussi être puissamment gentil »
Etre puissant et gentil à la fois
Nous pouvons faire le parallèle avec les leaders, qui, plus leur poste s’élève dans la hiérarchie, plus ils doivent développer des qualités émotionnelles en plus de leurs qualités de compétitivité. Lors des ateliers sur le leadership, les responsables, managers, DRH, se rendent vite compte que pour inciter le cheval à collaborer, il ne suffit pas d’avoir de la technique, mais il faut aussi établir le lien avec lui est souvent cela passe par le toucher. La prise de contact avec l’animal est une étape nécessaire avant de passer à l’atteinte de l’objectif. Non seulement pour créer la confiance, donner envie au cheval de collaborer, mais aussi pour permettre à la personne de se détendre, de se recentrer, de se préparer à passer à l’action. N’en est-il pas de même avec nos collaborateurs ?

Dans un autre domaine, d’après le Heartmath Institute*(3) qui étudie les champs électro magnétiques du cœur, celui-ci comme le cerveau génère un champ électromagnétique qui peut être mesuré à plusieurs mètres du corps entre deux personnes. Celui-ci mesuré par un électro cardiogramme (ECG) représente une amplitude 60 fois plus grande que les ondes du cerveau mesurées par un électro encéphalogramme. Des recherches faites par l’IHM suggèrent que les champs du cœur sont une source d’informations importante.

Cette information renforce l’idée de la contagion des émotions entre les êtres humains et la connexion possible avec les animaux, surtout quand on sait que les chevaux ressentent nos émotions lorsque nous voulons les cacher, et qu’ils les prennent comme des informations et non comme des jugements.

Toutes ces études, montrent que l’on en n’a pas fini avec les découvertes sur l’interaction du monde animal avec le nôtre et que nous avons tout avantage à ne pas nous couper de la Nature. D’autre part, mon expérience de développement personnel facilité par les chevaux m’encourage à continuer dans ce sens pour augmenter le potentiel de bien-être, de développer les champs de la conscience des personnes afin de les aider à retrouver un équilibre aux niveaux mental, physique, émotionnel et spirituel ainsi que de donner une idée différente du leadership aux managers.

 

Bibliographie :
”The power of the Herd » Linda Kohanov new World Library (en vente mars 2013)
➢ *1 – étude sud-africaine faite en 2003 par Johannes Odendaal et R.A Meintjes
➢ *2-« the Ocytocine Factor »: Kerstin Uvnas-Moberg
➢ *3- http://www.heartmath.org



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