Peur oui et alors ?

Qui n’a pas un jour eu peur à cheval ou avec un cheval ?

La peur est une émotion très courante spécialement dans le milieu équestre. Le cheval induit souvent ce genre de sentiment. Soit que l’on a eu une expérience traumatisante, une chute, un coup de sabot avec un impact physique ou non, mais surtout qui a laissé des traces émotionnelles importantes.

Souvent les cavaliers aiment aussi bien se faire peur en se racontant des histoires dramatiques qui renforcent encore cette émotion.

Il y a encore la peur ancestrale inconsciente liée à la mythologie, ces chevaux noirs (les blancs représentent plutôt la fertilité), qui représentent notre inconscient, ceux qui nous emmènent dans les limbes et les ténèbres du royaume du dessous, celui des pulsions et des désirs. Ceux qui sont des symboles de destruction, d’apocalypse, de mort, de perte de contrôle, d’inconnu. Brrr, rien que de les nommer j’en ai les frissons.

De quelle peur s’agit-il ?

Aujourd’hui j’aimerai un peu dédramatiser tout ce qui tourne autour de cette émotion J’ai remarqué que l’on confond souvent la peur utile, celle qui nous renseigne sur un danger réel, et qui nous protège avec la peur imaginaire, transmise et la peur exacerbée.

Il y a encore une autre peur, qui elle est liée à notre vulnérabilité. D’ailleurs pour la distinguer nous la nommerons « vulnérabilité ».

  • La peur imaginaire ou transmise :

C’est celle que nos parents, amis ou connaissances nous ont transmise dans notre enfance : « surtout ne t’approches pas des chevaux, c’est dangereux !» ou encore « quand ton père était petit il s’est fait piétiner par un cheval, il en souffre encore ! ». Je suis sûre que vous avez entendu des histoires comme celles-ci. Evidemment, enfant,vous avez cru ces personnes. La seule différence est que vous ne l’avez pas vécu personnellement, par contre votre cerveau les a enregistré comme si vous étiez acteur de ces histoires ! A présent dès que vous voyez un cheval de près ou de loin, vous avez des sueurs froides. Votre cerveau a enregistré : cheval = danger.

Il se peut aussi que personne ne vous ai donné ces informations catastrophiques, mais vous avez peut-être été influencée malgré vous par cette image de l’inconscient collectif liée au cheval et la puissance, la perte de contrôle, la mort  que l’on retrouve dans la mythologie ? Dans la mythologie nordique il se voit confier la charge d’emporter les morts dans l’au-delà.

Le cheval est un animal du chamanisme, il est l’instrument des transes et un masque lors de rituels initiatiques, mais aussi un démon de la mort et un instrument de magie noire à travers ses ossements.

Le psychanalyste suisse Karl Gustav Jung voit dans un cheval nommé Sleipnir une « pulsion d’angoisse, mais aussi une pulsion migratoire, le symbole du vent qui souffle sur les plaines et invite l’homme à fuir son domicile », et les nuages étaient décrits comme les chevaux des valkyries (vierges guerrières de la mythologie nordique).

 

  • La peur liée à la mémoire d’un accident vécu

Cette fois ce n’est pas peur imaginaire mais vécue. Vous avez eu un traumatisme lié soit à une chute, soit à une morsure, un coup de sabot. Que ce traumatisme ai eu un impact physique grave ou pas, il n’en reste pas moins qu’émotionnellement vous n’êtes pas guérie. Et depuis vous avez peur de revivre la même chose dès que vous vous approchez d’un cheval. Vous vous crispez, vous essayez de surmonter votre peur ou au contraire vous arrêtez toute activité liée à un cheval. Dans tous les cas, votre peur n’a pas été comprise. Ni par vous ni par votre entourage. Parfois même votre entourage en rajoute : « je te l’avais bien dit que c’est dangereux ! ».

En fait votre peur a bel et bien existé, sauf aujourd’hui elle n’a plus lieu d’être. Mais votre cerveau lui fait l’équation Cheval = traumatisme (chute ou coup) et ça sans que cela soit conscient ! Il a bien enregistré et vous aussi !!!

La guérison, ne viendra pas en bravant votre peur ni en la fuyant, mais bien en observant ce qui se passe lorsque vous êtes confrontée à une situation similaire, et de faire la part des choses c.à.d. de voir qu’en ce moment il n’y a pas de danger réel immédiat. Le regard sur la situation actuelle ne sera plus teinté de cette croyance qu’il y a un danger imminent. La confiance alors pourra commencer à se restaurer.

  • La vulnérabilité

Les symptômes sont presque identiques que ceux de la peur réelle ou imaginaire, sueur froide, boule à l’estomac, palpitations, bouche sèche etc.…

Par contre l’objet de la peur n’est pas extérieur, il est intérieur. On parle alors de vulnérabilité lorsque vous avez peur du jugement des autres, de ne pas savoir, de ne pas être à la hauteur, de faire des bêtises, ou simplement peur de l’inconnu, d’une situation nouvelle que l’on ne maîtrise pas, comme la rencontre avec un nouveau cheval par exemple.

Vous la reconnaîtrez facilement si vous voyez qu’il n’y a pas de danger réel immédiat. Vous pouvez ressentir de la vulnérabilité quand vous allez la première à un rendez-vous, vous avez des palpitations, votre esprit s’embrouille, vous devenez maladroite, et vous vous dites « j’ai peur », en réalité il n’y a pas de danger hormis celui de ne pas plaire ou de ne pas réussir l’examen de passage, ou le concours !

Ici aussi le danger n’est pas réel. Il y a par contre une lutte intérieure entre la partie de vous qui veut réussir (son examen, son concours, son interview etc..) et celle qui n’a qu’une seule envie : fuir.

Ici aussi il s’agit de restaurer la confiance en vous et non de vous protéger ou de vous mettre à l’abri.

4- Maintenant qu’en est-il de la peur utile, salvatrice ?

Il vous est peut-être arrivé de vous dire : « il vaut mieux que je ne me présente pas à cette épreuve, ou que je ne passe pas par ce chemin étroit et glissant sur la crête de cette colline avec mon cheval ? », car vous saviez au fond de vous que soit vous n’étiez pas suffisamment entraînée soit que ce passage était vraiment trop dangereux. Dans ce cas le sentiment de peur était dicté par une réflexion liée à votre expérience et à une lucidité de vos moyens. Et vous avez eu raison. Cette peur vous a peut-être évité un accident !

Savoir anticiper les risques sans les exagérer est tout simplement un signe de sagesse.c’est aussi une manière de gérer ses propres peurs.

Pour arriver à cette sagesse il faut connaître vos limites et celle de votre cheval aussi.

  • La peur comme moteur

Maintenant il y a ceux et celles qui ne sentent pas la peur, ou plutôt qui on besoin de sentir cette adrénaline que procure la peur pour se sentir vivant. Sinon ils s’ennuient.

Si vous faites partie de ceux-là je vous dirai que vous pouvez aussi vous sentir vivant sans prendre de risque inconsidérés. Surtout en ce qui concerne l’équitation. Le cheval est un être vivant et sensible, la recherche de sensations fortes peut vite vous mener à la catastrophe. Vous avez besoin d’une maîtrise absolue de votre art, de vos capacités et de celles de votre monture si vous voulez prendre des risques. Et cela n’est pas donné à tout le monde !

Réfléchissez plutôt au pourquoi vous avez besoin d’adrénaline pour vous sentir vivant ?

Je suis sûre que cela ne se produit pas seulement dans le domaine de l’équitation mais dans tous les domaines de votre vie.

Les chevaux pour gérer  votre peur

La peur revêt donc plusieurs visages, mais en tout cas elle n’est pas un frein à faire du travail personnel avec les chevaux. Au contraire, les chevaux peuvent vous aider à les comprendre pour les dépasser, car pour eux, toutes les émotions sont des informations.

Faire du coaching ou du développement personnel en contact avec les chevaux vous aidera à discerner ce qui est de la peur imaginaire, de la peur réelle, de la vulnérabilité et surtout de savoir comment agir en fonction de chacune d’elles.

Si vous avez des peurs non-résolues, ils vous aideront aussi à pacifier avec elles pour aller de l’avant.

L’objectif étant, vous l’avez compris non pas de ne plus avoir peur, mais de ne plus laisser la peur dicter vos décisions.

Appropriez-vous cet adage :  » Ayez le courage de ressentir et la volonté d’agir » et vous verrez que vous pourrez faire de votre peur une amie.

 

Je vous invite à me laisser vos commentaires et questions ci- dessous.

Et si vous voulez en savoir plus sur les émotions, allez sur l’article suivant:

« Pourquoi il est important de connaître vos émotions pour être bien dans votre vie et avec votre cheval »

http://epanouie-grace-aux-chevaux.com/comment-reconnaitre-vos-emotions-et-vos-ressentis-pour-etre-bien-equilibre-dans-votre-vie-grace-au-cheval/

 

 

 

 



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