Les chevaux peuvent -ils nous aider en cas de burnout ?

Le coaching facilité par les chevaux pour éviter le burnout ?

Le burnout est aujourd’hui à la une des maladies dues aux risques professionnels.

La plupart du temps il arrive brusquement sans que la personne s’en rende compte.

Car les personnes sujettes au burnout sont souvent des personnes très consciencieuses, perfectionnistes, ambitieuses, qui ont un haut degré de conscience professionnelle, leur travail passe avant tout, il est une manière de se définir dans la société et d’être en accord avec leurs valeurs, souvent très hautes. Certaines personnes consacrent la majorité de leur temps à leur travail.

On a commencé à parler de burnout ou de consumation par l’intérieur, comme le fait une allumette dans les année 60, la personne consomme en effet énormément d’énergie à sont travail, sans en être récompensée. Il s’agissait alors surtout du personnel hospitalier.

Mais aujourd’hui il n’y a plus de profession type sujette au burnout, toutes les professions sont susceptibles de provoquer une telle maladie (professions de la communication, médicale, transport, bancaire, éducation, etc.)

La question est, si toutes les professions peuvent provoquer une burnout, est-ce qu’il y a un type particulier de personnes susceptibles de subir un tel mal-être ?

D’après Cherniss (1980) et Etzion (1987) qui conçoivent le burnout comme un processus :

« Le burnout débute avec des tensions qui résultent de l’écart entre les attentes, les intentions, les efforts, les idéaux de l’individu et les exigences de la réalité quotidienne »

« Le stress qui résultent d’un tel déséquilibre se développent graduellement. Ils peuvent être ressentis consciemment par l’individu ou rester ignorés pendant une longue période.

« La manière dont la personne fait face (coping) au stress est cruciale pour le développement du burnout. »

Le burnout est donc une réaction à un stress continu, c’est une sur-adaptation de la personne confrontée à une menace, (peur du chômage, de la perte de reconnaissance etc..) liée à une haute estime de la valeur dans son travail (sauver des vies humaines, le travail bien fait, ), en général les personne qui subissent un burnout ne sont pas des personnes « faibles » mais plutôt des « sentinelles », des perfectionnistes, des personnes qui en font toujours plus jusqu’à épuisement d’ailleurs !

Causes ?

Les professionnels qui se sont penchés sur cette réaction de burnout ne sont pas tous d’accord quant à la cause, mais tous reconnaissent que le burnout est multifactoriel :

  • Il y a évidemment l’environnement, les conditions dans lesquelles la personne travaille.
  • Il y a aussi le sujet, ou comment il réagit.
  • Enfin il y a aussi le ressources dont dispose la personne, si elle est entourée, soutenue, est-ce qu’elle bénéficie du soutien social des collègues ou pas ?
  • L’environnement : il s’agit ici de l’environnement professionnel, des conditions de travail, du rythme, des pressions du marché de la concurrence, des relations avec les dirigeants ou les collègues, etc. plus l’environnement correspond à l’idéologie libérale de compétitivité, plus il y a de risques d’épuisement professionnel et de burnout.
  • Le sujet : les personnes les plus sujettes au burnout sont souvent celles qui correspondent à cet idéologie libérale, elles ont une forte propension à la compétitivité, elles sont carriéristes, pour les hommes ou ont une activité sociale très engagée pour les femmes, elles n’ont pas ou peu de soutien de leur famille, souvent leur relation de couple est défaillante. Ce sont des personnes plutôt impatientes, colériques, qui veulent tout contrôler. Les personnes susceptibles de subir un burnout sont plus « Influencées par les valeurs occidentales qui distinguent ceux capables de produire rapidement et efficacement » (Lachar 1993).
  • Le soutien : les plus sensibles au burnout sont celles qui ne bénéficient pas ou peu de soutien des collègues, de la famille, ou d’une aide extérieure.

Stratégies de compensation

Connaître la cause ou les causes est certes important mais pour soigner du burnout ou mieux le prévenir, la stratégie de la personne à faire face à la situation stressante (coping en anglais)est primordiale :

Voici plusieurs stratégies de coping  tirée du livre : « Epuisement professionnel et burnout, concepts, modèles, interventions » Didier Truchot aux éditions Dunod

 

  • Coping de confrontation: tenir bon, se battre pour ce que l’on désire, exprimer sa colère.
  • Mise à distance : traiter la situation à la légère, continuer comme si de rien n’était
  • Contrôle de soi : garder ses sentiments pour soi, faire en sorte qu’ils n’interfèrent pas avec la situation.
  • Chercher du support social : demander des conseils, parler à une personne qui peut faire quelque chose de concret.
  • Accepter la responsabilité : se critiquer soi-même, reconnaître que l’on est à l’origine du problème
  • Fuite évitement : espérer un miracle, essayer de se sentir mieux en mangeant, fumant, buvant en prenant des médicaments.
  • Résolution du problème : établir un plan d’action et le suivre, redoubler ses efforts pour résoudre le problème.
  • Réévaluation positive : redécouvrir ce qui est important dans la vie.
  • La coping dirigé sur l’émotion sera davantage utilisé si l’évaluation amène à considérer que le stresseur n’est pas modifiable.

Face à une même situation un individu peut au fil du temps se centrer sur ses émotions puis sur le problème.

Concernant le burnout, le coping de contrôle est associé à un faible burnout, plus les individus font face, moins leur épuisement émotionnel est élevé et plus leur accomplissement personnel est fort.

Inversement le coping d’évitement-fuite est lié à un plus grand épuisement émotionnel et à un moindre accomplissement personnel.

Les stratégies de fuites s’avèrent inefficaces en cas de burnout surtout pour la profession d’aide car ne rien faire est en contradiction avec leurs valeurs.

Dans tous les cas le coping centré sur le problème, il est plus efficace que celui de l’évitement Chez les infirmières on distingue le coping palliatif négatif le coping d’affrontement.

Coping palliatif négatif : pensées irréalistes, rêveries, blâme de soi, déni fuite.

Coping d’affrontement : contrôle interne, contrôle préventif, pour promouvoir son bien-être, existentiel, stratégie pour trouver et maintenir un sens de cohérence. (Plus grand sentiment d’accomplissement personnel).

Facteurs organisationnels :

Le burnout offre des variations en fonction des insertions culturelles des individus. Il n‘est pas toujours possible de contrôler ou de modifier une situation stressante on devrait aussi prendre en compte la façon dont les facteurs organisationnels (style de pouvoir, de leadership, le support disponible dans l’organisation) déterminent les comportements des individus à faire face dans leur milieu professionnel. Ex : groupe de pairs, lieux où il est possible d’exprimer ses difficultés, soutien des collègues.

Aujourd’hui le coping n’est plus seulement réactif mais aussi proactif ou ce qui peut être fait avant que le stress apparaisse. Exemple : sens de contrôle personnel, estime de soi élevée, optimisme etc).  

Le coping proactif suppose la mobilisation des ressources autant personnelles que sociales. Quels sont les efforts destinés à bâtir les ressources qui facilitent l’atteinte de l’objectif, le développement et le bien-être personnel ? 

Alors que le coping réactif est essentiellement tourné vers la gestion des risques, le coping proactif est tourné vers la gestion des buts. Les individus perçoivent les risques les exigences les opportunités qui surviendront dans l’avenir non pas en tant que menace mais en tant que challenge, les situations sont des défis intéressants à relever, alors qu’avec le coping réactif, la situation est menaçante.

Les individus qui peuvent se baser sur leurs ressources, capacité organiser et planifier leurs stratégies de coping, soutien social etc, s’estiment plus justement traitées et ressentiront moins de burnout car elles ont la croyance en leur capacité à franchir les obstacles, et à envisager le succès.

Malheureusement le coping proactif n’est pas immuable. Il peut être renforcé ou affaibli, suivant l’environnement de travail en place.

Intérêt du coaching facilité par les chevaux :

Avec le coaching facilité par les chevaux nous renforçons le coping proactif :

  • en permettant à la personne de retrouver les priorités dans sa vie personnelle et professionnelle.
  • En retrouvant l’estime d’elle-même.
  • En retrouvant des valeurs qui lui permettront de rester cohérente avec elle-même.
  • En devenant congruente et authentique.
  • En donnant du sens à ses objectifs.
  • En devenant présente à elle-même et à son environnement personnel et/ou professionnel.
  • En lui donnant accès à ses potentiels et à la joie de réaliser quelque chose qui lui tient à cœur.
  • En l’aidant à se retrouver tout simplement

Plus les personnes ont des ressources (matérielles, psychologique, santé, sentiment positifs, statut social élevé, reconnaissance, aide et soutien en cas de besoin) moins elles seront vulnérables en cas de stress et plus elles utiliseront des stratégies de coping proactif.

Dépenser de l’énergie pour aider ses clients, déployer des efforts pour s’adapter à de nouvelles procédures, accomplir un surcroit de travail , si ce n’est pas payé en retour, sont des investissements de ressources qui peuvent amener au stress.

Or avec le coaching facilité par les chevaux elles apprennent à lister leurs priorités, sans être jugées. Certaines personnes retournent à leur travail en aménageant des horaires plus souples, d’autres changent complétement d’orientation pour réaliser un vieux rêve enfoui. Mais toutes disent avoir retrouver leur vraie personnalité, elles ont appris à gérer leurs émotions, à mieux se connaître à définir leurs limites et à avoir des relations plus authentiques.

Le coaching facilité par les chevaux peut être réalisé à différents niveau de progression du bournout, pour retrouver ses forces, mettre en place une stratégie pour éviter un nouveau burnout, pour mieux gérer et prévenir le stress, évidemment le mieux serait de mettre en place une stratégie avant que celui-ci survienne, mais les personne sujettes au burnout sont justement des jusqu’au boutistes, et comme elles ne voient pas venir le burnout elles le subissent le plein fouet !

Heureusement aujourd’hui nous en parlons de plus en plus, le burnout est de plus en plus considéré comme une maladie à part entière. L’information fait partie des solutions pour avertir les personnes et les dirigeants afin de reconsidérer les conditions de travail et les valeurs qui les sous-tendent pour éviter la montée de cette maladie de civilisation.

A quel niveau intervenir ?

Nous pouvons intervenir à trois nivaux différents :

  • Niveau primaire : avant pour réduire les sources d’apparition du burnout.
  • Niveau secondaire : en soulageant la personne des tensions qu’elle ressent alors que le burnout est déjà en train de s’installé
  • Niveau tertiaire consiste au traitement des individus atteint du burnout qui doivent être pris en charge psychologiquement et médicalement.

Les coaching facilité par les chevaux intervient quant à lui aux différents nivaux de manière différente.

Niveau 1 : la personne apprend à devenir pro-active pour être en accord avec son environnement. Quand la personne travaille en coaching avec les chevaux elle apprend à trouver une manière plus « économique » pour entrer en relation avec eux et réaliser un « projet » sous forme de parcours. Elle ne met pas de côté ses ressentis, ni ses émotions, elles les écoute afin de se reconnecter à sa sagesse intérieure. Cela lui permet de ne pas se laisser submerger ni par ses émotions ni par ce que d’habitude elle aurait tendance à subir.

Au niveau des organisations, le coaching avec les chevaux permet de concevoir des tâches en relation avec les capacités et des motivations des personnes,

et de redéfinir les rôles en fonction des capacités de chacun.

Chacun est capable d’assumer un rôle de leadership dans sa zone de capacité. Le leadership n’est pas immuable, il tourne comme dans un troupeau de chevaux.

Les prises de décisions, l’autonomie et l’interdépendance sont encouragées.

Au niveau 2 : la personne va découvrir toutes ses manières de faire face aux situations inconnues, pour développer la confiance en elle, pour se sentir plus calme et savoir gérer ses émotions et son stress. Le simple fait d’être en contact avec les chevaux lui procure déjà un sentiment de calme et de sérénité dû aux pulsations cardiaques lentes des chevaux (environ 42 pulsations par minutes). On diminue ainsi les risques d’accident cardio-vasculaires dus au stress.

Le cheval lui permettra de mieux se connaître et d’anticiper dans des situations délicates.

Elles comprendront aussi qu’est ce qui les poussent à en faire trop : est-ce que c’est pour se valoriser, pour être appréciée, par peur ? etc.

Elles apprendront à réajuster des attentes trop irréalistes qui les poussent à dépasser le seuil de leur résistance.

3ème niveau :

Le coaching facilité par les chevaux interviendra plutôt après ce niveau, car à ce stade là la personne doit être traitée médicalement et psychologiquement.

Il s’agira alors de reconstruction. Retrouver des motivations pour aller de l’avant. S’engager dans une activité qui les ressource.

On pourrai aussi imaginer une autre niveau qui serait celui de la prévention : qui a déjà été décrit par Leiter et Maslach en 1998. Celui-ci consistera à développer l’engagement au travail.  « Ainsi l’engagement consiste en un état d’énergie élevée (plutôt que l’épuisement) d’implication forte( plutôt que de dépersonnalisation) et d’un sens d’efficacité ( plutôt que d’un sens réduit d’accomplissement personnel . »

Conclusion :

Nous connaissons maintenant les causes du burnout, les manières de le traiter et les possibilités de le prévenir. Beaucoup de progrès ont été fait pour essayer de prévenir le burnout, mais il ne faut pas oublier que si nous ne changeons pas les paradigmes de ce qui a favoriser la montée de cette maladie, nous nous heurterons toujours au mêmes maux.

 

 

Monique Miserez

Coach et formatrice diplômée CT

« EponaQuest Approved Instructor »

contact@developpementpersonnel-cheval.com

 

Comme complément d’information voici un article très intéressant :

« Le travail sur mesure, remède contre le burnout »

Paru dans :

 

Le travail sur mesure remede contre le burn out

 

« Nous devons être attentifs à la santé, au développement des talents, à l’engagement et aux capacités d’adaptation des travailleurs. » (Heidi Verlinden, Hr-Research Expert chez Securex)

 



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